Bien avant la mort de l'acteur, Blier prévoit également de reformer le trio des Valseuses — Depardieu, Dewaere et Miou-Miou — pour un film dont le titre provisoire est « Rimmel »[gt] ; tous les acteurs sont d'accord pour y participer et Bertrand Blier procèda à des essais concluants mais après la mort de Dewaere, il hésite longtemps entre plusieurs acteurs pour jouer le troisième rôle initialement dévolu[gu] : après avoir pensé à Bernard Giraudeau, Christophe Lambert, Jean-Pierre Bacri ou encore John Travolta parmi une trentaine d'acteurs, le rôle revient à Michel Blanc et le film finalement intitulé Tenue de soirée sort en 1986[gv]. « Patrick, c'était l'acteur parfait. Le réalisateur et lui échangent un coup de poing puis il tombe dans ses bras en riant aux éclats[db]. Au départ enfant acteur parmi les « petits Maurin », il s'émancipe au sein de la troupe du café de la Gare puis est révélé au grand public avec Gérard Depardieu dans le film Les Valseuses en 1974, devenant une valeur montante du cinéma français, tournant pour différents réalisateurs comme Claude Miller, Yves Boisset, Jean-Jacques Annaud, André Téchiné, Alain Corneau, Henri Verneuil ou encore pour son ami Bertrand Blier. « Murray Head ne se résume pas à une chanson. Dewaere relate que Bertrand Blier a failli plusieurs fois « prendre ses valises et se casser du tournage »[by]. Il en fait beaucoup et qui est vraiment tellement vrai. Selon lui, la période de Mai 68 est trop traitée sous forme de gags, un élément de comique qu'il qualifie de « cinéma de papa »[s 5]. Bertrand Blier est également témoin des déchirements passionnels que se livrent Miou-Miou et Dewaere : un soir, Dewaere défonce la porte de la chambre d'hôtel de Gérard Depardieu, persuadé à tort que Miou-Miou le trompe avec lui[ca]. Également crédité comme co-compositeur de la musique avec. Parmi ses succès les plus populaires au cinéma, Les Valseuses (1974) avec Depardieu et Miou-Miou obtient 5 726 031 entrées, soit de très loin, le premier et le plus grand score de toute sa carrière[99] suivi d’Adieu poulet avec Lino Ventura, sorti un an plus tard, qui recueille 1 945 678 spectateurs[100]. Myriam Boyer confirme qu'à cette époque Dewaere se sent obsessionnellement menacé par le succès grandissant de son alter-ego Gérard Depardieu[en]. Dès qu'il rencontre un réalisateur, il perçoit aussitôt s'il peut avoir confiance ou pas, « au feeling »[s 5]. Avec Depardieu, c'est plus cher et c'est pas mieux », « il était incontestablement esclave de son amour pour elle. Selon Yves Boisset, « Patrick est probablement le plus grand acteur de sa génération »[gp]. Une volée de plombs atteint aux poumons l'homme qui s'effondre et est emmené, quelques minutes plus tard, en ambulance sous les yeux du garçon, particulièrement affecté par son geste malheureux. Dans une ultime interview trois jours avant son suicide, Patrick Dewaere dévoilera les méandres de son identité qu'il qualifie « de souche bretonne », son véritable père « ténor de métier », son enfance en compétition parmi les autres « petits Maurin »[9]. Il se rend donc à son domicile de l'impasse du Moulin-Vert ; il est alors environ 15 heures[ge]. Mon passé, je ne le porte pas comme un panache mais je le traîne comme un boulet », « J'aimerais être laid et vilain. » Henri Verneuil, habitué à la cinématographie classique des années 1950 à 1970, découvre en Dewaere un acteur rigoureux et précis qu'il décrit en 1991 : « Jusqu'à la dernière limite d'une nuance, il comprenait la scène et il jouait juste, dès la première prise. Pour regarder la TV, veuillez utiliser un autre navigateur, comme Chrome, Edge ou Firefox. Sur l'impact négatif que le pénible épisode du boycott a engendré, Dewaere persiste et signe : « Si c'était à refaire, je ferais exactement la même chose » car pour lui, l'objectif est atteint désormais : « Les journalistes ont un rapport beaucoup plus sain » [avec lui][s 6]. Mais l'enfant comédien n'apprécie pas cette période : « Lorsque j’étais enfant, je détestais jouer la comédie. Boisset révèle également qu'à cette époque, il lui offre le roman quasi autobiographique de Jack London, Martin Eden, lequel devient dès lors son livre de chevet[44]. De l'idylle avec Miou-Miou naît une fille, Angèle Herry, le 13 août 1974[2]. », « A l'époque, le choix, pour tous les metteurs en scène, c'était : Depardieu ou Dewaere. L'histoire retrace la France sous l'Occupation allemande, la collaboration, les restrictions alimentaires mais aussi la séparation des familles et le sort cruel de certains enfants. T'as pris le pli ! Ils étaient comme les frères d'une mythologie grecque diabolique. La troupe accueille par la suite Gérard Lanvin, Gérard Depardieu, puis Bernard Le Coq[16], Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Anémone et Gérard Jugnot[al]. Pourtant, elle l'a maltraité, l'a beaucoup trompé »[eb]. info))) é a capital e a mais populosa cidade da França, com uma população estimada em 2020 de 2 148 271 habitantes em uma área de 105 quilômetros quadrados. Les témoins, Rufus et une amie danseuse, Christine Haydar[at], jurent de garder le secret sur cette « union officielle »[14]. Toutefois, il ne revendique aucune méthode, aucune règle, aucune théorie, aucune démarche intellectuelle[hw]. Au sujet de la vindicte des médias contre lui, le réalisateur Jean-Jacques Annaud avoue en 2004 que la situation est alors grave et qu'elle affecte profondément Dewaere : « Ce rejet de la presse lui a énormément coûté »[46]. Les quatre patronymes familiaux Maurin, Bourdeaux, Collignon et Têtard l'amènent à choisir son propre pseudonyme De Waëre qui signifie « Le Vrai » en vieux flamand ; il s'extrait ainsi de sa famille tout en restant quand même proche, par une acrobatie astucieuse[hh] : le nom du second mari d'une arrière grand-mère maternelle un peu fantasque, autoritaire, bohème et libre pour son époque[hi]. La fourniture d'articles nécessite dorénavant un code … À sa sortie en mars 1974, Les Valseuses est un succès populaire et commercial — 3 millions d'entrées en un an d'exploitation[23] —, voire un « phénomène de société », et révèle Dewaere, Depardieu et Miou-Miou au grand public[24]. Cet épisode douloureux démontre l'hypersensibilité de Dewaere et un vif penchant pour les réactions à chaud[cb]. Pour lui, le metteur en scène se sert de ses propres motivations ou désirs[s 6]. Contre le vieux briscard, le poids coq tient crânement le coup : petit poulet deviendra grand », « il faut dire pour être tout à fait dans le vrai, que le film doit aussi sa réussite beaucoup à ses deux principaux interprètes : Patrick Dewaere dans le rôle de grossier personnage est tout à fait remarquable comme à son habitude ». Second long-métrage de Dugowson avec une partie des mêmes acteurs principaux, ce tournage est éprouvant pour Miou-Miou et pour son ex compagnon[38]. Pourtant, l'actrice et Dewaere ne connaissent pas de véritable osmose durant le tournage, la présence permanente d'Elsa et de la drogue, isolant ce dernier de l'équipe[fq]. Le film est sorti à titre posthume en août 1982, un mois après la mort de Patrick Dewaere. Pour le film suivant, Série noire, Alain Corneau révèle que si l'acteur n'avait pas accepté le rôle, il aurait renoncé à monter le film[eh]. J'aurais dû juste… le disputer ! Je l'aime beaucoup, alors si je sens qu’il y en a, ça me met dans une espèce de malaise terrible. Dewaere aurait alors immédiatement réagi en donnant un coup de poing au journaliste avant de partir[fe]. Blier confie alors le personnage féminin à Carole Laure. Le retour en duo avec Depardieu pour Préparez vos mouchoirs (1978) convainc 1 321 087 cinéphiles[102] suivi du score de Beau-père (1981) avec 1 197 816 entrées[103] mais dont le résultat commercial est ressenti comme une déception par Dewaere[jb]. Ils ne reflètent pas forcément le succès du film à sa sortie. Évoquant l'après-succès des Valseuses, Dewaere confirme qu'à certains moments, croyant que plus aucun film ne lui serait proposé et qu'il « ne ferait plus jamais de cinéma », il avoue avoir eu peur et qu'une certaine « boulimie » de tournage l'a pris[s 5]. Avec son frère Dominique Maurin, il écume le quartier Saint-Germain-des-Prés, les cafés, terrasses et la côte d'Azur[hc]. Il faut attendre dix ans après sa mort pour que la critique s'intéresse véritablement à Patrick Dewaere, notamment à la suite du film documentaire qui lui est consacré par Marc Esposito[38] : « Je me suis dit que ce serait bien de faire quelque chose sur Patrick Dewaere, de montrer que c'était un grand acteur, exagérément oublié et qu'il méritait dans nos mémoires la place d'un Gérard Philipe ou d'un Monty Clift. Attention : regarder la télévision peut freiner le développement des enfants de moins de 3 ans, même lorsqu’il s’agit de programmes qui s’adressent spécifiquement à eux. Patrick Bourdeaux, dit Patrick Dewaere [patʁik dəvɛʁ][n 1] est un acteur français né le 26 janvier 1947 à Saint-Brieuc (France) et mort le 16 juillet 1982 à Paris 14e. Les frères, souvent, ça ne s'entend pas bien. L'acteur vit ainsi une quasi fusion entre les traumatismes ou expériences marquantes de sa vie et les très nombreux échos présents dans les histoires qu'il incarne au théâtre ou à la télévision dans son enfance puis à l'âge adulte, dans ses films[hp]. Paris (French pronunciation: ()) is the capital and most populous city of France, with an estimated population of 2,175,601 residents as of 2018, in an area of more than 105 square kilometres (41 square miles). Il se fait renvoyer et part mener sa carrière en solo[bm]. L'histoire met en scène un industriel sachant qu'il ne lui reste que quelques minutes à vivre. Selon Jean-Michel Folon, son ami : « Patrick était une flamme. Nous vous conseillons d’utiliser un autre navigateur pour profiter pleinement de l’expérience Pickx et de toutes ses fonctionnalités. Peut-être son plus grand rôle »[98]. Luc Béraud, qui l'a dirigé dans Plein sud, salue sa générosité d'acteur : « Il savait son texte au rasoir et était perfectionniste »[cp]. Sur son blog officiel, Marc Esposito précise que son film n'a jamais été édité ni en VHS, ni en DVD et qu'il est très peu probable qu'il le soit un jour[149]. Près de six mois après sa mort, pour couper court aux rumeurs véhiculées par la presse selon lesquelles Patrick Dewaere aurait été drogué au moment de son suicide, Mado Maurin publie dans le magazine Ciné Revue du 18 novembre 1982 une copie des rapports d'autopsie de son fils attestant qu'il est alors parfaitement sain[go]. De récents témoignages[u], révèlent que l'enfant aurait subi des abus sexuels de la part d'un adulte, membre de sa famille[5]. […] Tout le monde mettait le paquet. Il interpelle le président mais celui-ci lui répond : « Taisez-vous et asseyez-vous… Patrick Dewaere, connais pas[ec] ! Patrick Dewaere bouscule et heurte par son jeu brutal et sa façon d’être qui renvoient à l’impuissance d’être soi-même[96]. Le personnage de l'évadé est ensuite distribué à Victor Lanoux[45]. ». Et il y a eu un courant d'air… Et Patrick s'est éteint », « parce que même pour un empire, il n'aurait pas voulu être tout simplement gentil », « en voyant ces deux-là arriver, Belmondo et Delon ont tout verrouillé », « J'espère que ça ne marchera pas. Peu après, il met fin à ses jours[n 14] en se tirant une balle dans la bouche devant le miroir de sa chambre avec une carabine .22 Long Rifle offerte par Coluche[gf]. Adieu poulet lui vaut une nomination au César du meilleur acteur dans un second rôle lors de la première cérémonie, alors que Depardieu est nommé Ses autres films recueillent moins de 350 000 entrées avec dans l'ordre du plus élevé au plus faible : La Marche triomphale (1977)[112], la comédie légère Catherine et Compagnie (1975) avec Jane Birkin[113], Plein sud (1981)[61] et le film devenu culte[jd] Themroc (1973)[114]. Enfin, il est impossible de trouver deux films dans lesquels il est crédité sous le nom de Patrick Maurin, durant son enfance : La Route joyeuse et surtout Je reviendrai à Kandara, dans lequel il tient un rôle important. Dewaere déclare avoir commencé à réellement aimer son métier à partir de la période Café de la Gare, soit après déjà une quinzaine d'années de carrière[9]. Amitiés, rivalité et retrouvailles avec Depardieu, Ambitions cinématographiques et musicales refrénées, Boycott des médias, après l'« affaire de Nussac », Analyse de son travail d'acteur et personnalité, Itinéraire artistique, évolution de son jeu d'acteur, De l'enfant-acteur au jeune comédien déjà expérimenté, Intense travail inspiré de l'Actors Studio et influence sur Gérard Depardieu, Une critique féroce ou passionnée durant sa carrière, « réservé, pur, honnête, droit… et entier », « Je n'étais pas doué du tout ; le moins doué de mes frères », « des souvenirs affreux, des cauchemars », « J'avais horreur d'être acteur quand j'étais enfant, donc j'étais très mauvais », « J'ai fini par le faire [l'acteur] parce que c'était la seule chose que je savais faire », « C'est très difficile de passer d'enfant-acteur à acteur », « Je veux faire peau neuve complètement et repartir à zéro. Durant cette période, il joue la comédie au théâtre et intervient dans différents films dont certains sont signés par des personnalités reconnues comme Marc Allégret, Gene Kelly ou encore Henri-Georges Clouzot. Le code PIN introduit n'est pas correct. Concernant l'autocritique de sa filmographie, il ne distingue que quatre films : La Meilleure Façon de marcher, dont il salue la mise en scène aboutie et le sujet « tellement rare, tellement fort et actuel », Série noire pour lequel il explique qu'après avoir lu l'histoire en quelques heures, il a téléphoné à 4h du matin à Alain Corneau pour lui dire : « Si jamais tu proposes ce scénario à un autre acteur, je te pète la gueule illico »[s 5]. Marc Esposito va jusqu'à dire qu'« en voyant ces deux-là arriver, Belmondo et Delon ont tout verrouillé », d'où l'absence de films où ils partagent la vedette[43]. Et son comportement avait changé. Au bas du classement, son dernier film Paradis pour tous sorti durant l'été de sa mort en 1982 rassemble 558 557 entrées[108] et le drame Hôtel des Amériques avec Catherine Deneuve sorti l'année précédente fait le faible score de 498 153 tickets[109]. Avec Depardieu, c'est plus cher et c'est pas mieux »[bn]. La petite Lola naît trois semaines plus tard, le 4 décembre 1979. Dès lors, il n’est plus interviewé et la presse omet même son nom dans les articles sur Un mauvais fils, un exemple sans précédent en France[fg] ; la presse refuse de citer son nom alors qu'il interprète le rôle-titre d’Un mauvais fils ou ne publie que ses initiales[fh] avec une connotation péjorative : « P. D. »[38],[fi],[59]. C'était un phénomène à ma connaissance unique, en tout cas à ce point-là : dès qu'ils jouaient ensemble, ils ne faisaient plus qu'un. Comme son comparse aime alors à déclarer : « Dewaere, c'est bien et c'est pas cher. Les séances d'entraînement de Dewaere pour entrer dans le rôle sont intenses comme en témoigne l'acteur Charles Gérard, car « en quelques jours, il a perdu 5 kilos »[65] pour atteindre les 72 kg[9]. Bouchitey évoque aussi sa passion pour la musique en précisant qu'elle « n'est pas agressive ». L'apprentissage est douloureux car les techniques conventionnelles apprises depuis l'enfance sont autant de tics à éliminer[hj]. Et il y a eu un courant d'air… Et Patrick s'est éteint »[37]. Au fil des années, à force de revoir à nouveau les téléfilms et films qu'il a interprété ou lors de rétrospectives, les critiques ont sensiblement évolué[iy]. Mes parents m’obligeaient en quelque sorte à monter sur les planches ou à apparaître à l’écran »[gx], confiera l’acteur à la sortie des Valseuses à Bertrand Blier en 1974. Le rôle de Timar que Serge Gainsbourg pense confier à Dewaere pour son film Équateur dont le tournage doit se dérouler au Gabon[gs] en 1983, revient à Francis Huster[73]. Sur l'interprétation de Dewaere dans Le Juge Fayard dit « le Shériff » (1977), Jean-Paul Grousset du Canard Enchaîné lance : « Félicitations au comédien Patrick Dewaere ; il est entré sans effort dans la peau du personnage. Je ne suis plus qu'un jeune trou-du-cul avec des yeux énamourés. Nous, on est derrière ; on va te faire tomber »[bk]. Moi je crois que plus on s'abîme, plus on est beau. En 1973, le film étrange et engagé Themroc marque symboliquement cette transformation[hu]. Il doit aussi jouer dans Crimes obscurs en Extrême-Orient d'Yves Boisset, racontant l'assassinat du Pape par des agents de la CIA ; Dewaere tourne des essais au Vatican en octobre 1977, réalisés en caméra légère avec une équipe réduite. Selon Boisset, Patrick dissimule alors en réalité son hypersensibilité et sa très grande pudeur, par de constantes provocations, un comportement volontairement agressif, « parce que même pour un empire, il n'aurait pas voulu être tout simplement gentil »[cz]. Cela touche notamment à l'identité, à la liberté, à la violence, à l'injustice, au mensonge, aux rapports amoureux conflictuels, à la manipulation, au déséquilibre mental, à la drogue, à la mort brutale, au suicide[hq]. Dewaere et Miou-Miou partent en Italie pour tourner La Marche triomphale de Marco Bellocchio[ck]. « Plutôt derrière la caméra que devant », précise-t-il. Si Léotard arrive épuisé chaque matin par ses excès nocturnes, Dewaere qui s'est mis intensément au sport pour se préparer physiquement à son prochain film, Édith et Marcel, dans lequel il interprète le boxeur Marcel Cerdan, lui avoue avec un ton ironique : « Dans un an, tu auras tous mes rôles… Je serai mort »[ez]. La Chambre de l'évêque, que Dewaere tourne au bord du lac Majeur, sous la direction de Dino Risi, maître de la comédie à l'italienne, avec Ugo Tognazzi et Ornella Muti comme partenaires, fait l'ouverture du festival de Cannes 1977[de]. Cette situation affecte le couple et lorsque Miou-Miou confie la petite Angèle à ses beaux-parents sans en informer son compagnon, une rupture survient car Dewaere réagit avec colère[cs]. Le tournage est émaillé des quatre cents coups du duo Depardieu-Dewaere et doit même être prolongé de deux semaines par leur faute et leurs dérives[bz]. Le réalisateur Jean Becker qui a envisagé un temps de recruter Patrick Dewaere pour son film L'Été meurtrier, avec Isabelle Adjani[74] confie finalement le rôle masculin principal à Alain Souchon[75],[76]. Il sait alors aussi réagir très vite et progresser : Romain Bouteille explique combien il a pu le trouver très mauvais dans un sketch mais que quelques semaines plus tard, il le trouve génial[hl]. : Sous-titres Il est sensible et avec beaucoup d'humour. Il n’est jamais figé, il est toujours inattendu. Lors d'une interview au festival de Cannes 1976 pour défendre F… comme Fairbanks projeté hors sélection officielle, Dewaere précise que s'il n'aime pas les décorations, il apprécierait considérablement le fait de recevoir une distinction de la part de sa profession[40]. » Myriam Boyer précise aussi combien le budget du film a été « maigre », avec une équipe très réduite[el]. Enfin, Patrick Dewaere est choisi pour partager l'affiche avec Pierre Richard dans un film populaire, Y'a pas de mai ! Paris Scope, coll. À cette période, Coluche déclenche une bagarre générale dans la troupe du Café de la Gare, certains l'accusant de se servir indûment de leur travail pour ses propres sketches[bl]. Pour toute l'équipe, « c'était le premier film important. Le 14 octobre 1980 soit deux jours après l'affaire du coup de poing, lors de la projection de presse du film Un mauvais fils, le réalisateur Claude Sautet dévoile maladroitement aux journalistes que son premier choix a été Depardieu et que le scénario a été écrit pour lui, ce qui déclenche une réaction épidermique de Dewaere[fj]. Je l'aime beaucoup, alors si je sens qu’il y en a, ça me met dans une espèce de malaise terrible. Dewaere explique au sujet du film Plein sud avoir été considérablement déçu en voyant le résultat à l'écran, en dépit de son fort investissement personnel pour en défendre le sujet et même aider à en monter la production[s 5]. Le film Mille milliards de dollars (1982) du réalisateur à succès Henri Verneuil obtient 1 190 673 spectateurs[104] ressenti comme un semi-échec par rapport aux attentes de l'acteur[jc]. Concernant sa technique d'acteur, Dewaere confirme qu'il refuse de « faire semblant », qu'il vit littéralement les émotions du personnage et agit en fonction du rôle tout en réfutant en revanche, la notion d'improvisation. Annaud demande alors à l'accessoiriste de déplacer son sac de couchage mais l'acteur se réveille en sursaut et il frappe au visage l'accessoiriste, dont une dent se brise, à la suite du choc[46]. Le 27 mai 1979 lors du Festival de Cannes pour présenter Série noire, interrogé sur sa manière de jouer ressentie par certains comme violente, exaspérante et son supposé manque de sobriété, il répond : « Mais j'ai l'impression que je suis sobre, moi. Lola Dewaere : le jour où son père, Patrick Dewaere, s'est suicidé, « Lola Dewaere : je suis le portrait de mon père », « Le talent en héritage : La fille de Patrick Dewaere au cinéma après des débuts difficiles », Site de la commune de Saint-Lambert-du-Lattay. Le rôle de l'adolescente est proposé à Sophie Marceau[62] mais il revient finalement à une inconnue, Ariel Besse. Le film ne sortira en France qu'en mars 1982, alors que le film est sorti en Espagne, pays co-producteur, en octobre 1979[51]. En 1975, Dewaere reçoit l'Étoile de cristal du meilleur acteur, ex-aequo avec Patrick Bouchitey pour La Meilleure Façon de marcher[131]. Ils partageront néanmoins l'affiche du film La Meilleure Façon de marcher en 1976[bp] et élaboreront un projet de film intitulé On est pas des héros avec Dewaere dans le rôle principal et Bouchitey à la réalisation[bq]. Le couple préférait avoir un mariage discret, sans les photographes de la presse[28]. En pleine crise, il a brisé une table en verre et un gros éclat s'est planté dans son artère fémorale[es] mais après une courte hospitalisation, l'acteur assume son rôle sans sourciller. Le 31 mai 1978, lorsque plusieurs organismes publics intentent un procès à des cafés-théâtres parisiens dont le Café de la Gare pour des motifs administratifs[s 7], il fait partie des nombreux artistes qui viennent défendre et soutenir Romain Bouteille au Tribunal[38]. Déstabilisé, Dewaere dit à sa partenaire qu'il « ne faut pas faire cela parce que cela porte malheur » et il répète cette phrase sans arrêt à Évelyne Bouix. Les relations du couple commencent alors à se déliter[cn]. Les gens ne savent pas combien il est courtois », « Je l'ai poussé dans un abîme à travers ce film et ce personnage qui correspondaient sans doute à ses propres démons », « C'est l'un des rares acteurs qui m'aient vraiment fait pleurer », « Si c'était à refaire, je ferais exactement la même chose », « Les journalistes ont un rapport beaucoup plus sain », « Dans un an, tu auras tous mes rôles… Je serai mort », « Quand tu passes ta journée à faire des gestes de quelqu'un qui est triste, eh bien quand tu rentres chez toi, t'es pas drôle, mon vieux ! » explique-t-il[9]. Dans son livre publié en 2010, l'universitaire Rémi Fontanel décortique les mécanismes, les méthodes ou les techniques du travail de l'acteur au cinéma mais également l'impact artistique de son propre vécu, jusqu'au plus intime, sur son jeu d'acteur[hm]. Mado Maurin raconte qu'il « en a été malade »[s]. Jusqu'à ce qu'il abandonne le patronyme Maurin, le comédien participe aussi à de nombreuses émissions de la Radio Télévision Scolaire, à des films publicitaires pour diverses marques comme Nestlé (1954), pour les cours Eurélec permettant de fabriquer en kit des appareils et se former à l'électronique (1961) ou encore pour Esso avec le feuilleton radiophonique diffusé sur Radio Luxembourg L'Homme à la voiture rouge écrit par Yves Jamiaque (entre 1961 et 1963)[af]. Lors de la scène, il hurle et se précipite à plusieurs reprises, la tête en avant contre une cloison, sans être doublé par un cascadeur[37]. En 2006, la revue littéraire Bordel estime que « Patrick Dewaere a incarné la “fureur de vivre” à la française et demeure un modèle pour les générations de jeunes comédiens qui lui ont succédé »[iz]. À cette période, Coluche s'installe dans une petite maison rue Gazan (14e arr. Tout le film est sur Ugo Tognazzi et il n'a pas été à la hauteur de la couverture qu'il tire »[de]. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Après ces quelques prises de vues, l'acteur déjeune avec le metteur en scène[gd]. Dans une analyse synthétique en 2010, Rémi Fontanel précise : « Entier, sans limite ni tabou, d'une grande inventivité, Patrick Dewaere figure « l'acteur total par excellence »[hr]. Les « petits Maurin » (Dewaere conservera le pseudonyme de Patrick Maurin jusqu’en 1967) vont dès lors se jalouser les rôles enfantins[o]. À cette époque, il estime qu'il subit « le plat du jour » imposé par les rites et usage conservateurs du métier[an]. Ce film s'inscrit dans une succession de longs-métrages où les rôles négatifs s'additionnent, même pour certaines comédies[ex]. Il résume alors : « Oui, ça doit taper un petit peu le mental »[81]. La dialectique peut-elle casser des briques ? Selon lui, il aurait alors perdu tout crédit pour défendre à l'avenir un film auquel il tiendrait[s 5]. Pour ce qui deviendra son ultime film, Paradis pour tous, Patrick Dewaere interprète le rôle d'un homme en perdition et à bout de forces qui se suicide en se jetant du haut de l'immeuble où il travaillait. Je ne suis plus qu'un jeune trou-du-cul avec des yeux énamourés. Dans Hôtel des Amériques d'André Téchiné en 1981, initialement intitulé Mexico Bar[fm], il interprète une nouvelle fois le rôle d'un homme marginal et paumé, dans une histoire d'amour sans issue et avec le suicide en toile de fond[fn]. », il répond aussitôt : Marlon Brando, selon lui, le meilleur acteur de tous les temps et dont le talent reste actuel. Si Les Valseuses leur a donné la notoriété, Dewaere et Depardieu ne sont néanmoins pas adoubés par leurs aînés stars, tels que Jean-Paul Belmondo et Alain Delon, qui avaient eu, eux, lors de leur ascension le soutien de Jean Gabin, entre autres[43]. Lors du tournage du film Le Juge Fayard dit « le Shériff », Yves Boisset observe l'acteur qui n'interprète pas le rôle mais l'incarne et le vit réellement tout en s'inquiétant pour lui de cette mise en danger[j]. Désormais libéré des obligations militaires et pour gagner de l'argent et soutenir la tribu du Café de la Gare[be], Dewaere s’essaie au doublage, prêtant notamment sa voix à Dustin Hoffman dans Le Lauréat[n 8] ou à Jon Voight dans Macadam Cowboy sur le modèle de son frère Dominique Collignon-Maurin qui sera la voix française de Mark Hamill pour le personnage de Luke Skywalker dans Star Wars. Il est ainsi l'un des grands oubliés de la cérémonie des César, jamais récompensé, malgré une nomination comme meilleur acteur dans un second rôle et cinq nominations au César du meilleur acteur. Allocution de Catherine Tasca, lors de la remise de la décoration d'Officier de l’Ordre national du Mérite en 2002, Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, César du meilleur acteur dans un second rôle, Festival du cinéma américain de Deauville, Oscar du meilleur film en langue étrangère.
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